26/12/2013
Créature humaine, "prends conscience de ta dignité !"
Réflexion tonique du P. Bruckberger (1907-1998) :
<< Quand saint Léon, pape, veut dégager pour ses fidèles la signification de Noël, il le fait dans une adjuration pressante qui n'a, hélas !, rien perdu de son actualité : Agnosce, o Christiane, dignitatem tuam... ''Chrétiens, prenez conscience de votre dignité. Vous avez été faits participants de la nature divine. N'allez pas, par votre conduite, retomber au niveau de votre ancienne déchéance.''
Depuis que l'optimisme humaniste et de la philosophie des lumières a sombré dans le ridicule et l'horreur sous le coup de l'expérience de deux guerres mondiales, où la nature de l'homme s'est révélée encore plus inquiétante qu'on eût imaginé, nous assistons à une vaste entreprise de diffamation de l'humanité et particulièrement de l'image de Dieu en l'homme. Depuis une trentaine d'années, la littérature, le cinéma, même la philosophie, sans parler des doctrines politiques et économiques, essaient de nous convaincre que, sortis du néant, nous retournons au néant après une course fugitive où nos motifs d'action les plus élevés ne dépassent guère le niveau des appétits et de instincts les plus élémentaires, j'allais dire des tropismes. Si l'homme n'est vraiment que cela, à quoi bon l'homme ? Et très sérieusement, je dirais que c'est faire injure aux plus nobles des animaux comme les chats et les chevaux, que de le mettre dans le même genre qu'eux.
Que les chrétiens qui se laissent entraîner par la mode secouent leur intelligence, aient le courage du jugement et retrouvent quelque insolence de mépris envers des images si fausses et si dégradantes de la nature humaine. Et que la lumière de Noël se levant sur notre nuit fasse s'enfuir tous les cloportes épouvantés. >>
R. L. Bruckberger
L'Histoire de Jésus-Christ
DMM 1992
12:51 Publié dans Cathophilie, Chrétiens indignés, Idées, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : noël, christianisme
Commentaires
LUBAC
> Cardinal de Lubac, 'Le drame de l'humanisme athée' :
"Qu'est devenu l'homme de cet humanisme athée? Un être que l'on ose à peine encore appeler "être". Une chose qui n'a plus de dedans, une cellule tout entière immergée dans une masse en devenir (...)
Rien n'empêche de l'utiliser comme un matériel ou comme un outil, que ce soit en vue de préparer quelque société future, ou d'assurer dans le présent même la domination d'un groupe privilégié. Rien n'empêche même de le jeter comme inutilisable (...)
Cet homme est, à la lettre, dissous. En réalité, il n'y a plus d'homme parce qu'il n'y a plus rien qui dépasse l'homme (...)
L'humanisme athée ne pouvait aboutir qu'à une faillite. L'homme n'est lui-même que parce que sa face est illuminée d'un rayon divin (...)
Dieu est l'Absolu qui le fonde, il est l'Aimant qui l'attire, il est l'Au-delà qui le suscite, il est l'Eternel qui lui fournit le seul climat où il respire, il est en quelque sorte cette troisième dimension où l'homme trouve toute sa profondeur."
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Écrit par : Serge Lellouche / | 26/12/2013
L'AIMANT
> "Ne pas faire place à l’enfant à naître, ne pas accompagner la vie jusqu’au bout, ne pas offrir un avenir professionnel à des milliers de jeunes et adultes, ne pas regarder la vie à partir des plus fragiles, tout cela est un déni de fraternité et d’humanité..."(cf. Mgr Georges Pontier). La petite chouette aux yeux fermés voit clair dans le cœur de l'homme, pressé de nos jours , pour peu qu'il prenne le temps de la caresser ... L'homme dissous , aveuglé d'obscurité , ne se restaure que sous l'orientation de l'Aimant .
(je pense à ton adorable petite chouette Serge)
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Écrit par : escargolibri / | 27/12/2013
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